Appel à scandales du jeu de société

La revue scientifique en ligne « Science du jeu » consacrera son numéro 13 au jeu de société. Dans leur appel à textes, les coordinateurs de cette initiative pointent du doigt la sous-représentation du jeu de société dans la recherche sur le jeu. La sous-représentation médiatique est tout aussi criante.

Des études, des articles, des reportages se sont pourtant emparés des jeux vidéo, des jeux de rôle et des jeux d’argent. Les auteurs de l’appel à texte révèlent d’ailleurs une des raisons de l’intérêt pour ces autres formes de jeu : la dangerosité de ces pratiques (dernier buzz en la matière : l’OMS reconnaît l’addiction aux jeux vidéo).

Dans notre société à l’attention diluée il faut frapper fort pour se faire entendre. Pour cela, il n’y a pas 36 moyens : il faut faire rêver ou faire peur. Pour faire rêver, il faut des montagnes d’argent et des stars. Le jeu de société y vient tout (tout) doucement. Mais le jeu de société ne fait pas assez peur. Le jeu de société est médiatiquement délaissé car trop sage, trop inoffensif, incapable de faire sursauter l’audience du journal télévisé. La science trouve plus facilement des crédits dans les domaines médiatiques et sujets à débats publics. Le jeu de société se voit donc exclu de ce champ.

Je lance donc solennellement aujourd’hui un appel à scandales du jeu de société. Tentons ensemble de médiatiser les méfaits et la dangerosité du jeu de société. Si vous vous reconnaissez ou connaissez quelqu’un de votre entourage qui soit victime du jeu de société, faites suivre ici.

Pistes :

  • une joueuse meurt d’inanition après une partie interminable de Mega Civilization.
  • un joueur dépense tout l’argent du ménage dans des jeux de société et se voit obliger d’habiller ses enfants avec des restes de dépunchage.
  • une joueuse présente des symptômes de manque (instabilité émotionnelle, tremblements) après deux jours sans partie de jeux.
  • un joueur se tasse les vertèbres suite à d’incessants allers-retours à la poste pour chercher des jeux kick-starters débordant de kiloplastique.
  • une joueuse s’étouffe en confondant une tuile et une chips.
  • deux associés fondateurs d’une entreprise florissante se fâchent éternellement après une partie, provoquant la fermeture de la société et la disparition de dizaines d’emplois.

On peut, j’en suis sûr, trouver d’autres exemples bien plus sulfureux que je laisse à votre talent d’investigateur (et votre imagination) !


2 réponses à “Appel à scandales du jeu de société”

  1. Geoffroy dit :

    Autre événement probable : un gros projet KS se révèle être une vaste arnaque. ET un éditeur sérieux, comme FunForge, alerte la presse et l’opinion.

  2. Thomas dit :

    Un homme retrouve un boîte de Diplomatie dans la maison de campagne familiale. 3 morts.

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