Thème facilitateur
On reproche souvent aux jeux dits de gestion d’avoir un thème plaqué. Autrement dit d’avoir camouflé leurs mécanismes de jeu derrière une mince couche de peinture plutôt que de présenter une mécanique et un thème parfaitement imbriqués. Le Saint-Graal du jeu stratégique.
Le joueur de jeu de gestion n’est certes pas insensible à la mise en place d’un univers. Mais il ne me semble pas réellement rechercher une immersion narrative dans le jeu. Il attend plutôt du thème que celui-ci lui simplifie l’accès aux mécaniques de jeu.
Dans bon nombre de ces jeux stratégiques, la mécanique principale n’est d’ailleurs jamais expliquée par le thème (les roues dans Tzolkin, la pose/retrait des ouvriers dans Pillards de la mer du Nord, le draft dans BloodRage). Ça ne dérange personne car cet aspect central du jeu est immédiatement présenté lors de la découverte du jeu et donc compris et assimilé.
En revanche, les joueurs seront beaucoup plus regardants avec un point de détail des règles qui semble contraire au thème (un coût non cohérent, une exception inexpliquée). Car ces éléments du game-play, plus discrets et sujets à l’erreur, sont des grains de sable potentiels dans la compréhension et l’application des règles. Cette ambiguïté dans les détails, causée par la distance thème/mécanique, c’est là le vrai démon du joueur de jeux de gestion.
Une réponse à “Thème facilitateur”
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Je suis assez d’accord avec toi. La mécanique d’un jeu de gestion doit sembler logique dans l’esprit des joueurs pour être bien assimilée. Tout est une question de présentation. Il faut du bois pour construire une cabane sera plus facile à retenir que il faut un cube brun pour faire cette action.
Plus les jeux sont complexes, plus les actions possibles sont nombreuses et plus celles-ci ont besoin d’être logiques, tout simplement pour un problème de concentration. On est moins concentré sur sa stratégie ou sur les adversaires lorsque l’on doit réfléchir aux moyens de faire telle ou telle action, à quoi correspond tel symbole, etc. L’esprit humain est une machine merveilleuse mais elle a ses limites.
Personnellement j’aime les jeux de gestion simples par leurs mécaniques, avec un thème bien intégré.
Les jeux qui multiplient le nombre d’actions possibles me plaisent moins, je trouve qu’on s’y perd plus facilement et que les choix qu’ils proposent sont moins intéressant. Choisir à chaque tour entre 10 possibilités me plait moins que choisir entre 3. L’important c’est le choix, l’analyse est bien sûr nécessaire pour faire ce choix mais trop souvent on perd l’intérêt du choix en proposant une multitude de possibilités quasi équivalentes plutôt que des choix tranchés, opposés, difficiles.
Pour moi, les grands jeux sont ceux qui arrivent à limiter les possibilités tout en conservant la richesse du gameplay.