Modulation de l’enjeu
La compétition est un ingrédient récurent, presque omniprésent, des jeux. La victoire au détriment des autres participantes est source de plaisir évident.
Mais une partie compétitive regroupant au minimum deux participants, chaque joueuse vit statistiquement plus de défaites que de victoires. À moins d’être beaucoup plus forte que ses adversaires ou d’aimer particulièrement perdre, qu’est-ce qui pousse les joueuses à pratiquer le jeu compétitif encore et encore, continuant à perdre plus souvent qu’elles ne gagnent ?
L’explication est simple et ne vous étonnera pas : la satisfaction apportée par la victoire est bien plus intense que la déception de la défaite !
Il reste un coup à jouer avant la fin de partie. La joueuse joue son va-tout, la victoire est encore possible.
- Scénario 1 : un instant plus tard, c’est gagné, elle exulte.
- Scénario 2 : un instant plus tard, c’est perdu mais tout ça n’a pas vraiment d’importance, « ce n’est qu’un jeu après tout ».
La liberté fondamentale du jeu est sans doute là. On peut en faire varier librement l’enjeu tout au long du jeu. En faire une affaire d’état un instant puis une chose futile le suivant.
En inversant la proposition, on pourrait y voir la définition même d’une posture ludique : la liberté de faire varier l’importance et les conséquences réelles du résultat. Là où la réalité nous impose son verdict, une attitude ludique décide à tout moment de son niveau d’engagement face à l’enjeu.
Dit autrement : Le jeu est une modulation de l’enjeu.
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